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La pédagogue italienne Maria Montessori fut d’abord médecin. En tant que pédagogue elle a étudié pendant 50 ans les enfants de milieux sociaux et culturels très défavorisés et en difficulté d’apprentissage. Elle s’intéresse aux enfants « anormaux » qui lui donneront l’occasion de mettre au point sa méthode d’enseignement qu’elle reprend et généralise à l’usage des enfants « normaux »
Elle élabore une pédagogie qui repose sur des bases scientifiques, philosophiques et éducatives. Elle utilise du matériel repris notamment aux professeurs Jean Itard et Édouard Séguin, tout en l’adaptant aux périodes sensibles de l’enfant. Elle envisage l’éducation de façon globale et holistique en définissant 4 plans de développement différents en fonction de l’âge de l’enfant de la naissance à 24 ans
Le matériel sensoriel est donné à l’enfant comme une aide au développement de l’intelligence et de la main. Déjà dans l’utérus, le bébé apprend l’environnement par les données transmises par les organes des sens. L’enfant use librement de cubes, de cylindres de diamètres variés, d’objets emboîtables, de lettres découpées dans divers matériaux…
Le matériel sensoriel mis au point par Maria Montessori permet à l’enfant de distinguer, de préciser, de généraliser, du concret vers le concept et du concept vers l’abstrait. C’est un matériel scientifique qui répond au besoin de développement naturel de l’enfant en respectant ses périodes sensibles. Pour :
l’ordre : l’enfant classifie, ordonne, trie, élabore un raisonnement ;
le langage : l’enfant nomme les concepts ;
le mouvement : l’enfant affine l’usage de ses mains ;
le raffinement sensoriel : l’enfant atteint un grand raffinement avec certains matériels.
le développement social : l’enfant se construit une identité et cherche à s’adapter aux autres pour s’intégrer dans un groupe
la sensibilité aux petits objets : Ce point n’est pas encore totalement élucidé. Il pourrait être utile pour la précision de la vue et la recherche de ses limites.
Selon Maria Montessori, chaque enfant est unique. Il a sa personnalité propre, son rythme de vie, ses qualités et ses difficultés éventuelles. Les enfants traversent tous des « périodes sensibles » :
Il s’agit de sensibilités spéciales en voie d’évolution, des moments de la vie de l’enfant où celui-ci est tout entier « absorbé » par une sensibilité particulière à un élément précis de l’environnement.
Ce sont des périodes passagères, transitoires ; elles se limitent à l’acquisition d’un caractère déterminé ; une fois le caractère développé, la « sensibilité » cesse. Il est donc primordial que l’ambiance (l’environnement) offre au bon moment à l’enfant les moyens de se développer en utilisant ces périodes sensibles.
Selon Maria Montessori, « si l’enfant n’a pu obéir aux directives de sa période sensible, l’occasion d’une conquête naturelle est perdue, perdue à jamais ». Pendant ces périodes sensibles, l’enfant assimile telle ou telle acquisition.
Si l’enfant est aidé à ce moment précis, l’apprentissage se fait en profondeur. Mais, si l’enfant ne trouve pas les éléments (dans l’ambiance et le matériel) qui répondent à son besoin du moment, la sensibilité s’étiolera progressivement.
Maria Montessori est convaincue que les forces du développement sont incluses dans l’être vivant et que l’œuvre de l’éducation consiste à conserver leur spontanéité, et à éloigner tout ce qui pourrait les affaiblir et les empêcher de s’épanouir..
Il faut que l’enfant édifie lui-même sa personnalité et qu’il développe ses facultés motrices et intellectuelles. C’est pourquoi l’éducateur doit avoir une confiance complète dans les forces de l’enfant, respecter sa liberté d’action et préparer l’ambiance nécessaire et favorable à son développement. L’éducateur doit être capable d’observer les différences de rythme de l’enfant, il doit bien connaître chaque enfant en faisant preuve d’attention et de respect.
L’un des points essentiels de la pédagogie Montessori est d’encourager l’autonomie et l’initiative chez l’enfant, et ce, dès le plus jeune âge, d’une part pour faciliter et motiver ses apprentissages et d’autre part pour favoriser son développement en tant que personne. Maria Montessori part du constat selon lequel la motivation de l’enfant pour apprendre est naturelle.
Par exemple, il cherche à ramper, puis à se mettre debout, puis à marcher. Mais, il vient également volontairement vers l’adulte quand il veut de l’aide. Maria Montessori préconise de suivre cette démarche naturelle pour l’enseignement. L’adulte fait une démonstration puis laisse l’enfant reproduire l’opération tout seul.
Les principaux moyens employés en pédagogie Montessori pour favoriser l’autonomie sont :
l’attitude de retrait de l’éducateur ;
l’utilisation du matériel sensoriel et progressif que l’enfant peut manipuler seul et avec plaisir ;
la possibilité d’autocorrection offerte par la quasi-totalité de ce matériel.
Pour laisser à l’enfant suffisamment d’initiative et lui permettre d’apprendre à son rythme, la pédagogie Montessori recommande une attitude de retrait de la part de l’éducateur, assez différente de la posture classique : une fois la démonstration faite, il reste présent en simple observateur, uniquement disponible si l’enfant manifeste clairement qu’il a besoin d’un complément d’aide ou d’information.
Au bout d’un certain temps, l’enfant travaille même seul sans la présence de l’adulte, après être allé chercher lui-même le matériel de son choix sur des étagères adaptées à sa taille.
À aucun moment l’éducateur ne tente d’accélérer le processus. Il ne souffle pas les réponses, ne prend pas les objets ou le crayon des mains de l’enfant pour lui montrer une nouvelle fois ou lui donner la solution. Le but étant d’éviter que ces interventions, perçues comme un échec de la part de l’enfant, ne lui fassent perdre confiance en sa capacité de réussir seul.
Le matériel montessorien est conçu pour donner à l’enfant la possibilité de découvrir des notions abstraites de façon sensorielle et concrète. Son utilisation passe par la manipulation et le travail autonome. L’esthétique joue aussi un rôle. Les couleurs, l’aspect attirant et la variété des objets, des fiches, des formes, sont destinés à captiver l’attention et constituent souvent le « point d’intérêt » de l’enfant, ce qui le motive dans l’activité.
Selon Maria Montessori, il est en effet illusoire de croire que le point d’intérêt de l’enfant puisse être le même que celui de l’adulte (apprendre l’addition, découvrir à quoi sert un adverbe, etc.).
La plupart du matériel Montessori offre à l’enfant la possibilité de contrôler seul l’exactitude de ce qu’il vient de faire. Le contrôle de l’erreur passe par exemple par la comparaison d’une forme obtenue par l’enfant avec une forme de référence (avec le matériel de Vie Sensorielle ou en géométrie) ou par l’utilisation de tables de contrôle (pour les quatre opérations) ou encore par la vérification de fiches « renseignées » après avoir travaillé sur des fiches « muettes » (pour le langage).
Le but visé est de permettre à l’enfant de découvrir et de surmonter ses erreurs en évitant que l’évaluation vienne de l’éducateur.
Selon Maria Montessori, si le fait de profiter des périodes sensibles est fondamental, cela ne suffit pas. Il faut aussi ne pas chercher à brûler les étapes. Le temps passé par les tout-jeunes enfants sur des activités comme plier, verser, juxtaposer, porter, etc. qui paraissent aller de soi et sont de ce fait parfois négligées, est mis à profit par l’enfant pour apprendre à coordonner ses mouvements, associer son regard et son geste, se concentrer, s’organiser dans son travail.
Ensuite, les apprentissages scolaires – calcul, langage, etc. – se feront de façon plus naturelle et facile.